La France s'incline face à l'Allemagne : une nouvelle désillusion aux tirs au but

Ce n’est pas cette fois-ci que l’équipe de France féminine a brisé sa malédiction européenne. Malgré un parcours quasi-irréprochable en 2025 — marqué par onze victoires en autant de matchs — et un premier tour maîtrisé, les Bleues ont une nouvelle fois dû s’incliner face à l’Allemagne, leur bête noire en grandes compétitions. Éliminées au terme d’une séance de tirs au but haletante, les Françaises ont vu s’envoler leurs espoirs de finale après une prestation courageuse mais incomplète.
Le scénario semblait pourtant favorable. Dès la 15e minute, Grace Geyoro ouvrait le score sur penalty, et les Tricolores prenaient le dessus numériquement après l’exclusion choquante de Kathrin Hendrich, qui a agrippé les cheveux de Marie-Antoinette Katoto. Mais malgré cet avantage, les Françaises n’ont pas réussi à faire le break, une frustration que souligne leur sélectionneur, Laurent Bonadei : « On n’a pas su profiter de cette supériorité numérique, c’est ça qui me frustre un peu sur ce match » , a-t-il regretté à l’issue de la rencontre.
Des occasions multiples, une gardienne infranchissable
Les Bleues ont multiplié les opportunités tout au long de la rencontre, mais ont été contrariées par une défense allemande bien en place, une sérieuse dose de malchance, et surtout une Ann-Kathrin Berger en état de grâce. La gardienne du Chelsea FC a notamment sauvé son équipe sur un contre-son but évité de justesse, mais aussi par une parade décisive dans les prolongations. Deux buts refusés pour hors-jeu (41’, 58’) ont également pesé dans la balance.
De l’autre côté, l’Allemagne a fait preuve d’un réalisme froid. Sjoeke Nüsken égalise dès la 25e minute sur un coup de tête rageur sur corner. Malgré un penalty manqué par Lena Oberdorf en fin de temps réglementaire, les championnes d’Europe ont tenu bon, grâce à une abnégation collective et une défense réduite à sa plus simple expression.
Tirs au but fatidiques
Les prolongations n’ont pas permis de départager les deux équipes, et les tirs au but sont devenus inévitables. C’est là que la chance a tourné définitivement le dos aux Françaises. Sur la dernière tentative, Alice Sombath voit son tir repoussé par Berger, scellant un cruel 5-6 tab. « On a tout fait, on s’est procuré les occasions, on se demande quand ça va nous sourire » , lâche une Grace Geyoro visiblement affectée par cette nouvelle désillusion.
Avec 17 tirs dont 9 cadrés contre 7 tirs et seulement 2 tirs cadrés pour l’Allemagne, les Bleues n’ont pas manqué d’arguments. Mais comme trop souvent sur la scène européenne, la finition a fait défaut. Ce quart de finale marque ainsi le huitième échec en neuf participations récentes en compétition majeure.
L’Allemagne, résiliente, retrouvera l’Espagne en demi-finale
Les octuples championnes d’Europe, malgré des circonstances défavorables et une défense touchée par les absences, ont montré une fois de plus leur mental d’acier. Elles retrouveront l’Espagne en demi-finale, dans un match qui promet d’être d’un haut niveau.
Pour la France, il faudra digérer cette défaite cruelle, mais sans doute aussi y voir les prémices d’un cycle prometteur. Car si les Bleues n’ont pas encore trouvé la clé face à l’Allemagne, elles continuent de progresser, match après match. Et si la malédiction persiste, la relève ne manque pas d’ambition.